dimanche 3 février 2013

Note de Synthèse – l’image – correction



Note de Synthèse – l’image – correction


 
Introduction :

Dans nos sociétés de l’audiovisuel et de l’information la frontière entre le réel et la fiction est  mince, peut-on affirmer qu’existe une modification de la perception du réel à cause des médias ? Le premier document, de Cyril Neyrat est une critique du film Zodiac, le second, de Deleuze, traire du courant réaliste américain au cinéma. Un texte de Bourdieu vient critiquer violement la télévision puis une photographie s’intitulant « l’homme-caméra » montre que la caméra remplace désormais notre visage.                                                                            
Nous verrons dans un premier moment  que l’image et la vie forme un tout inséparable, puis que ce tout est un monde diminué, notre rapport au réel étant altéré par l’image. Enfin nous poserons  que c’est peut-être notre rapport au réel qui vient façonner l’image et non l’inverse.

Dans la photographie du document 5 on constate que la caméra a pris la place de notre  visage, notre œil est celui de la caméra.  C’est cette même vision que vient louer Neyrat lorsqu’il pose qu’existe une indistinction entre le cinéma et la vie. Le document 3 complétant cela en inscrivant que la perception d’un film dépend en large part de notre groupe culturel d’appartenance. Posant ainsi qu’il n’existerait pas une seule réalité mais plusieurs. Il y aurait alors une forme d’actualisation du film dans un espace temps particulier, Deleuze vient définir le réalisme comme ce qui vient joindre milieux et comportements.  Nous pourrions presque parler avec Neyrat d’hyperréalité : l’image vient transformer nos existences ordinaires en  images extraordinaires.  Mais déjà ici se donne un dérèglement : le dépassement du réel suppose une distinction. La caméra fait plus qu’être notre visage elle le dévore pour prendre sa place.
 Car la télévision nous empêche de réfléchir, elle est idéologiquement pensée pour anéantir notre capacité critique – Bourdieu vient ainsi accuser la télévision de diminuer notre réel, de la déposséder de ce qui fait notre définition : la pensée. Le vocabulaire de Neyrat, même s’il l’utilise à d’autres fins renforce l’idée d’une « maladie » introduite par l’image, prolifération, incrustation, dissémination, invention d’une matière, saturation.  Ce réel que fabrique le cinéma est celui des producteurs, des scénaristes…bref un monde fictionnel, le document 3 renforce une vision d’un cinéma  qui produit une nouvelle réalité.  Neyrat parle de « terreur », signifiant ainsi la force dévastatrice de l’image. L’homme caméra nous montre une image mutilée de l’homme. Celui d’un être qui remplace l’indispensable par le futile dit Bourdieu. La naissance de l’image-action vient détruire l’ancien cinéma au profit de l’industrie Américaine du film, Deleuze explique l’essor du cinéma et sa force par sa capacité à confisquer le réel.
Mais il faut comprendre aussi que notre homme-caméra, lourdement chargé, est déjà un homme-passé, la révolution numérique permettant de gagner à la fois en définition et donc en qualité tout en conservant sa froideur et sa netteté (Ceyrat). L’omniprésence de la télévision que déplore Bourdieu est aussi le signe de la présence de cette machine en presque tous les foyers.  Il y a, affirme le document 3, une adaptation du cinéma au monde, de l’image, nait une constante évolution. N’est-ce pas alors un procès technique qu’il faut intenter ? La proposition de Ceyrat de corriger le réel avec le numérique indique ainsi que le cinéma ne fait que s’adapter à des outils techniques complexes qui viennent alors, en retour, informer le réel.  La familiarité que nous entretenons avec le cinéma n’étant plus alors que le résultat d’une coïncidence technique. Il y a une actualité cinématographique qui fait passer du clair obscur expressionniste  au réalisme suédois pour atteindre l’image-action américaine (Deleuze), l’histoire du cinéma ne fait donc que suivre l’histoire tout court.
Conclusion
L’image à le pouvoir de nous transporter par sa puissance du côté du merveilleux, du spectaculaire, de l’ordinaire ou du quotidien. Certains vantent cette puissance d’autres la conteste. En tout état de cause, cinéma et télévision font le monde en même temps qu’ils le racontent.  Aussi devons nous garder une distance critique face à ce qui se présente comme le réel tout en étant à distance de moi.
Conclusion perso :
La télévision et le cinéma ont transformés profondément notre vie, ouvrant des horizons à partir du petit ou du grand écran. Permettant le déplacement par l’image et le sentiment de la proximité, par l’activation de la vue qui est, dans nos sociétés, le sens le plus valorisé et important.  Cinéma et télévision font partie intégrante de nos sociétés, la déploration n’est pas dans ce fait mais plutôt dans l’absence de jugement et de sens critique des usagers. C’est le rapport à l’image qu’il faut éduquer, autrement dit le spectateur.



Question personnelle :
A la question « pensez-vous que l’image au cinéma ou à la télévision altère notre rapport au réel ? », nous poserons que l’image crée par les médias vient profondément imprimer dans nos existences sa marque et donc modifier notre perception du réel. Pourtant, et au-delà de ce constat, nous poserons que le réel est toujours ce qu’il doit être, cette image qui serait productrice d’une nouvelle réalité n’est en fait que la marque de notre présent technologique : il ne faut plus alors parler d’altération mais d’enrichissement.
L’image télévisuelle à pour particularité d’être liée à un support spécifique : la télévision. Elle émet une image qui nous rend captif de l’écran. Il ne s’agit pas encore du procès de ce qui est diffusé mais en aval de la source même de cette émission. Notons que ce phénomène n’existe pas au cinéma car le film est projeté sur un écran. Ainsi l’amalgame produit entre télévision et cinéma engage déjà une réserve. Alors que le cinéma suppose un choix, un déplacement et une sortie d’argent, la télévision est un objet technique présent dans presque tous les foyers et qui engage à ce titre une facilité d’usage et une passivité bien plus grande. Une enquête américaine révèle ainsi que la violence des jeunes peut se trouver corrélée au temps passé devant le petit écran. On apprend par ailleurs qu’un jeune américain de 14 ans a assisté à 13000 crimes devant son récepteur télé. Parler d’une « exposition » télévisuelle souligne le risque : passons alors au contenu – la plupart des films ou dessins animés sont violents, on considère de la même façon qu’un jeune de moins de 14 ans à été exposé plusieurs fois à la vision de scènes de tortures et de sexualité. N’est-ce pas déjà le motif d’une condamnation de l’impact des médias sur la construction de la personnalité ?
Mais la question de la source revient encore, la vie moderne et l’affirmation de l’enfant roi dans nos sociétés riches conduisent des parents dépassés à ne pas réguler l’usage des médias, de même le contrôle parental ne devrait pas se résoudre à une simple estampille au bas des films mais à une invitation, pour les parents, à visionner u n film avant de le montrer aux enfants. De même l’adulte doit faire usage de son entendement et choisir son programme ou son film. Il faut donc réintroduire la notion de liberté et de citoyenneté au cœur du débat sur les médias. Parce que ces médias sont désormais partie prenante de nos existences, ils façonnent autrement notre rapport au réel en supprimant les distances, les informations sont planétaires, les reportages montrent des contrées que peut-être nous ne verrions jamais autrement. C’est donc un élargissement du réel que propose télévision et cinéma mais attention à une dépendance qui tiendrait à la fois à l’objet technique et aux conditions de constitution de l’information.  Il faut nous réapproprier le réel c’est-à-dire devenir « comme maître et possesseur » de l’image qui s’offre sur les écrans, engager un exercice critique de notre entendement.
L’altération par l’écran du réel suppose que le réel existe en dehors des supports techniques qui façonnent pourtant nos vies et notre intimité, il nous faut penser autrement le rapport à la réalité en y incluant les outils de notre temps et de notre monde. Dans la mémoire des hommes il y a une trace technique qui fait que nous parlons de « l’âge de pierre » pour signifier la préhistoire, de même nous sommes dans l’ère de l’image et certainement – loin de la déploration – il nous faut faire avec et construire l’avenir à partir de cette donnée de notre propre humanité.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire