Note de Synthèse –
l’image – correction
Introduction :
Dans nos sociétés de l’audiovisuel et de l’information la
frontière entre le réel et la fiction est mince, peut-on affirmer qu’existe une
modification de la perception du réel à cause des médias ? Le premier
document, de Cyril Neyrat est une critique du film Zodiac, le second, de
Deleuze, traire du courant réaliste américain au cinéma. Un texte de Bourdieu
vient critiquer violement la télévision puis une photographie s’intitulant
« l’homme-caméra » montre que la caméra remplace désormais notre
visage.
Nous verrons dans un premier moment que l’image et la vie forme un tout
inséparable, puis que ce tout est un monde diminué, notre rapport au réel étant
altéré par l’image. Enfin nous poserons que c’est peut-être notre rapport au réel qui
vient façonner l’image et non l’inverse.
Dans la photographie du document 5 on constate que la caméra a
pris la place de notre visage, notre œil
est celui de la caméra. C’est cette même
vision que vient louer Neyrat lorsqu’il pose qu’existe une indistinction entre
le cinéma et la vie. Le document 3 complétant cela en inscrivant que la
perception d’un film dépend en large part de notre groupe culturel
d’appartenance. Posant ainsi qu’il n’existerait pas une seule réalité mais
plusieurs. Il y aurait alors une forme d’actualisation du film dans un espace
temps particulier, Deleuze vient définir le réalisme comme ce qui vient joindre
milieux et comportements. Nous pourrions
presque parler avec Neyrat d’hyperréalité : l’image vient transformer nos
existences ordinaires en images
extraordinaires. Mais déjà ici se donne
un dérèglement : le dépassement du réel suppose une distinction. La caméra
fait plus qu’être notre visage elle le dévore pour prendre sa place.
Car la télévision nous
empêche de réfléchir, elle est idéologiquement pensée pour anéantir notre
capacité critique – Bourdieu vient ainsi accuser la télévision de diminuer
notre réel, de la déposséder de ce qui fait notre définition : la pensée.
Le vocabulaire de Neyrat, même s’il l’utilise à d’autres fins renforce l’idée
d’une « maladie » introduite par l’image, prolifération,
incrustation, dissémination, invention d’une matière, saturation. Ce réel que fabrique le cinéma est celui des
producteurs, des scénaristes…bref un monde fictionnel, le document 3 renforce
une vision d’un cinéma qui produit une
nouvelle réalité. Neyrat parle de
« terreur », signifiant ainsi la force dévastatrice de l’image.
L’homme caméra nous montre une image mutilée de l’homme. Celui d’un être qui
remplace l’indispensable par le futile dit Bourdieu. La naissance de
l’image-action vient détruire l’ancien cinéma au profit de l’industrie Américaine
du film, Deleuze explique l’essor du cinéma et sa force par sa capacité à
confisquer le réel.
Mais il faut comprendre aussi que notre homme-caméra,
lourdement chargé, est déjà un homme-passé, la révolution numérique permettant
de gagner à la fois en définition et donc en qualité tout en conservant sa
froideur et sa netteté (Ceyrat). L’omniprésence de la télévision que déplore
Bourdieu est aussi le signe de la présence de cette machine en presque tous les
foyers. Il y a, affirme le document 3,
une adaptation du cinéma au monde, de l’image, nait une constante évolution.
N’est-ce pas alors un procès technique qu’il faut intenter ? La proposition
de Ceyrat de corriger le réel avec le numérique indique ainsi que le cinéma ne
fait que s’adapter à des outils techniques complexes qui viennent alors, en
retour, informer le réel. La familiarité
que nous entretenons avec le cinéma n’étant plus alors que le résultat d’une
coïncidence technique. Il y a une actualité cinématographique qui fait passer
du clair obscur expressionniste au
réalisme suédois pour atteindre l’image-action américaine (Deleuze), l’histoire
du cinéma ne fait donc que suivre l’histoire tout court.
Conclusion
L’image à le pouvoir de nous transporter par sa puissance du
côté du merveilleux, du spectaculaire, de l’ordinaire ou du quotidien. Certains
vantent cette puissance d’autres la conteste. En tout état de cause, cinéma et
télévision font le monde en même temps qu’ils le racontent. Aussi devons nous garder une distance
critique face à ce qui se présente comme le réel tout en étant à distance de
moi.
Conclusion perso :
La télévision et le cinéma ont transformés profondément notre
vie, ouvrant des horizons à partir du petit ou du grand écran. Permettant le
déplacement par l’image et le sentiment de la proximité, par l’activation de la
vue qui est, dans nos sociétés, le sens le plus valorisé et important. Cinéma et télévision font partie intégrante
de nos sociétés, la déploration n’est pas dans ce fait mais plutôt dans
l’absence de jugement et de sens critique des usagers. C’est le rapport à
l’image qu’il faut éduquer, autrement dit le spectateur.
Question
personnelle :
A la question « pensez-vous que l’image au cinéma ou à la
télévision altère notre rapport au réel ? », nous poserons que
l’image crée par les médias vient profondément imprimer dans nos existences sa
marque et donc modifier notre perception du réel. Pourtant, et au-delà de ce
constat, nous poserons que le réel est toujours ce qu’il doit être, cette image
qui serait productrice d’une nouvelle réalité n’est en fait que la marque de
notre présent technologique : il ne faut plus alors parler d’altération
mais d’enrichissement.
L’image télévisuelle à pour particularité d’être liée à un
support spécifique : la télévision. Elle émet une image qui nous rend
captif de l’écran. Il ne s’agit pas encore du procès de ce qui est diffusé mais
en aval de la source même de cette émission. Notons que ce phénomène n’existe
pas au cinéma car le film est projeté sur un écran. Ainsi l’amalgame produit
entre télévision et cinéma engage déjà une réserve. Alors que le cinéma suppose
un choix, un déplacement et une sortie d’argent, la télévision est un objet
technique présent dans presque tous les foyers et qui engage à ce titre une
facilité d’usage et une passivité bien plus grande. Une enquête américaine
révèle ainsi que la violence des jeunes peut se trouver corrélée au temps passé
devant le petit écran. On apprend par ailleurs qu’un jeune américain de 14 ans
a assisté à 13000 crimes devant son récepteur télé. Parler d’une « exposition »
télévisuelle souligne le risque : passons alors au contenu – la plupart
des films ou dessins animés sont violents, on considère de la même façon qu’un
jeune de moins de 14 ans à été exposé plusieurs fois à la vision de scènes de
tortures et de sexualité. N’est-ce pas déjà le motif d’une condamnation de
l’impact des médias sur la construction de la personnalité ?
Mais la question de la source revient encore, la vie moderne
et l’affirmation de l’enfant roi dans nos sociétés riches conduisent des parents
dépassés à ne pas réguler l’usage des médias, de même le contrôle parental ne
devrait pas se résoudre à une simple estampille au bas des films mais à une
invitation, pour les parents, à visionner u n film avant de le montrer aux
enfants. De même l’adulte doit faire usage de son entendement et choisir son
programme ou son film. Il faut donc réintroduire la notion de liberté et de
citoyenneté au cœur du débat sur les médias. Parce que ces médias sont
désormais partie prenante de nos existences, ils façonnent autrement notre
rapport au réel en supprimant les distances, les informations sont planétaires,
les reportages montrent des contrées que peut-être nous ne verrions jamais
autrement. C’est donc un élargissement du réel que propose télévision et cinéma
mais attention à une dépendance qui tiendrait à la fois à l’objet technique et
aux conditions de constitution de l’information. Il faut nous réapproprier le réel
c’est-à-dire devenir « comme maître et possesseur » de l’image qui
s’offre sur les écrans, engager un exercice critique de notre entendement.
L’altération par l’écran du réel suppose que le réel existe en
dehors des supports techniques qui façonnent pourtant nos vies et notre
intimité, il nous faut penser autrement le rapport à la réalité en y incluant
les outils de notre temps et de notre monde. Dans la mémoire des hommes il y a
une trace technique qui fait que nous parlons de « l’âge de pierre »
pour signifier la préhistoire, de même nous sommes dans l’ère de l’image et
certainement – loin de la déploration – il nous faut faire avec et construire
l’avenir à partir de cette donnée de notre propre humanité.
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